par Arjun Makhijani
le 20 septembre 2001 "Par la violence, on peut
tuer un meurtrier, mais on ne peut tuer le meurtre. "Oeil pour oeil, cela aboutit à rendre le monde
entier aveugle. La destruction des tours du
World Trade Center et
d'une partie du Pentagone le 11 septembre 2001 est plus qu'une attaque des
symboles du pouvoir militaire et financier des Etats-Unis. Elle dépasse ce
que les médias ont appelé une "attaque sur l'Amérique". Il s'agit
d'un meurtre de masse de gens qui venaient du monde entier. Ce jour-là les
flammes de peur et de chagrin et les larmes se sont rapidement propagées
au-delà des océans et de par le nord et le sud au travers des Amériques. Les
lignes téléphoniques, américaines et internationales, vers New York et
Washington étaient saturées. Avec les milliers d'Américains qui ont péri ont
aussi péris des personnes venant de plus de cinquante pays. Aucune cause,
aussi noble soit elle, ne peut justifier le meurtre d'innocents. Les gens du monde entier sont
en deuil et partagent l'immense tristesse des familles et des amis des
victimes de ces tragédies. L'équipe de l'Institut pour la recherche sur
l'énergie et l'environnement (IEER) partage leur chagrin. J'ai écrit ce
message et ces propositions de résistance à la violence, à la terreur et au
militarisme à la demande et au nom de l'équipe de l'IEER tout entière. Les attentats terroristes du 11
septembre à New York et Washington exigent une réponse globale dans l'espoir
de transformer le monde en une place délivrée autant que possible de la
menace de destruction de masse. Cet attentat n'est pas le premier événement
de destruction de masse ni le plus dévastateur. C'est un fait connu que la
guerre aérienne a été créée au vingtième siècle comme instrument de terreur
étatique pour neutraliser ou détruire complètement des "centres
vitaux" - c'est-à-dire des villes - abolissant ainsi la différence entre
les combattants et les non-combattants d'une guerre. (Un bref historique de la doctrine de la guerre
aérienne [en anglais] a
été mis en ligne sur le site web de l'IEER.) Les armes nucléaires ont porté à
une nouvelle dimension la terreur des bombes explosives ou incendiaires
conventionnelles. Mais le 11 septembre 2001 représente néanmoins un tournant
décisif épouvantable dans l'histoire mondiale. Les éléments de preuves réunis
jusqu'à présent indiquent qu'un groupe non-étatique, un réseau terroriste, a
utilisé cette fois un avion civil comme arme de destruction de masse pour
tuer des milliers de personnes. L'éventualité que des
terroristes puissent provoquer une destruction à très grande échelle a
jusqu'à présent été présentée comme une hypothèse dans des études et
pressenties par de nombreuses actions terroristes bien réelles comme
l'attentat à la bombe du Bâtiment fédéral Alfred P. Murrah
à Oklahoma City, l'attentat à la bombe du World Trade
Center en 1993 et l'attaque chimique de 1995 dans
le métro de Tokyo. Mais l'énormité de l'échelle et de la coordination de
l'agression, le choix des cibles, les années de préparation et les
conséquences de l'attaque du 11 septembre 2001 signifient que ce qui était
auparavant surtout une hypothèse appartient maintenant à la triste réalité. Selon le gouvernement
américain, le risque d'autres attaques terroristes persiste. Une violence
punitive ne ferait qu'aggraver les risques de poursuite du terrorisme et
pourrait également augmenter le risque d'escalade vers l'utilisation d'armes
nucléaires, biologiques ou chimiques par un groupe terroriste. On ne sait pas
si certains groupes non-étatiques possèdent déjà ou non des matières
nucléaires. Et, si c'est le cas, on ignore également en quelles quantités.
Tout particulièrement, une instabilité et un conflit au Pakistan - un pays
doté d'un armement nucléaire - liés à la coopération avec l'armée américaine,
pourraient avoir des conséquences imprévisibles. Il est indispensable d'essayer
de convaincre le gouvernement américain de ne pas avoir recours à une
politique de violence mais à un processus qui permettra l'arrestation des
suspects et un véritable procès. En outre, si l'éradication du terrorisme est
le but plus large de ces actions, un procès des conspirateurs et de leurs
financiers présumés jetterait la lumière sur l'organisation et le
fonctionnement des réseaux terroristes ce que ne ferait pas l'élimination
violente des suspects. Les procès de Nuremberg n'ont pas seulement amené
devant la justice beaucoup de ceux responsables de l'Holocauste, ils ont
aussi révélé en détail la manière dont celui-ci a été organisé et mis en
œuvre. Ils ont également conduit à d'importantes avancées du droit
international. Un procès en lien avec les attaques du 11 septembre permettrait
aussi de montrer au monde le meilleur aspect des traditions américaines : la
lutte pour l'état de droit et de justice qui a motivé la constitution
américaine, qui a inspiré non seulement des générations de citoyens
américains mais également des combattants de la liberté dans le monde entier.
Mais un procès n'est pas
suffisant. Il faut un processus qui aboutira à une diminution progressive des
conflits et des haines qui suscitent les actes de terreur et les tueries
aveugles. Il est largement reconnu qu'ils sont enracinés dans les terribles
injustices et inégalités qui caractérisent notre monde. Une réduction de la
violence, nécessitera une réduction du militarisme et de la répression des
Etats et la réduction systématique des grandes inégalités du monde pour que
les hommes puissent espérer plutôt que de sombrer dans le désespoir. On peut
trouver une analyse critique de la structure économique et militaire
internationale presentée comme une espèce
d'apartheid mondial (avec quelques différences importantes) dans un article de Salih
Booker et de William Minter
dans The Nation du 9 juillet 2001. On peut en trouver
une autre dans mon livre From Global Capitalism to Economic Justice
(Apex Press, 1992, réédité en 1996), qui contient
une étude d'approches possibles pour réduire la violence et l'inégalité
internationale. Etant donné le niveau,
l'échelle et l'étendue géographique des inégalités, de l'injustice et de la
colère dans le monde, il est probable qu'une riposte punitive violente des
Etats-Unis conduirait à une désunion mondiale et à une aggravation des
conflits. Elle rendrait plus probables d'autres attaques terroristes,
éventuellement encore plus dévastatrices. Une telle perspective serait
d'autant plus vraisemblable si la riposte punitive des Etats-Unis entraîne un
nombre élevé de victimes civiles. Le pétrole est et a été, pour
une bonne part du vingtième siècle, un des éléments fondamentaux de la
situation violente et compliquée qui résulte des politiques au Moyen Orient,
en Asie Centrale, aux Etats-Unis et au niveau mondial. L'attaque japonaise
contre Pearl Harbor s'est
produite à la suite d'un embargo sur le pétrole imposé par les Etats-Unis
pour empêcher le Japon d'accéder à un éventuel contrôle du pétrole
indonésien, qui n'appartenait ni au Japon, ni aux Etats-Unis, ni aux
colonialistes hollandais qui dominaient l'Indonésie à cette époque. Le
renversement, soutenu par Une bonne partie de la
politique américaine au Moyen Orient est faite d'alliances avec des régimes
non démocratiques, y compris celui d'Arabie Saoudite où, tout comme en
Afghanistan, il n'existe aucune liberté de religion. Le fait que le
gouvernement islamiste Saoudite ait autorisé le stationnement des troupes
américaines en Arabie Saoudite, un pays qui possède les deux lieux les plus
sacrés pour les musulmans et également les plus grandes réserves de pétrole
du monde, a été fondamental dans la colère de certains militants islamiques
de cette région du monde. (Voir par exemple l'interview TV d'Oussama Ben Laden menée en partie par le correspondant
d'ABC news en 1998. Voir également l'article de Mary Ann
Weaver à propos d'Oussama
Ben Laden et Unholy Wars:
Afghanistan, America and
International Terrorism, Second Edition,
(London, Pluto Press,
2000) de John K. Cooley.) Il est de plus en plus admis que ces militants en
colère sont largement issus d'une phase de la politique américaine des années
1980 au cours de laquelle ils ont été financés et entraînés pour évincer
l'armée soviétique de l'Afghanistan. Par la suite, les talibans ont été
partiellement financés par l'Arabie Saoudite jusqu'aux attentats de 1998
contre les ambassades américaines du Kenya et de Tanzanie. (Pour un bref
historique des talibans, lire l'ouvrage d'Ahmed Rashid,
"The
Taliban: Exporting Extremism," Foreign Affairs,
novembre/décembre 1999, pp. 22-35.) Si l'action punitive et la
violence sont de mauvaises réponses, comment les peuples du monde peuvent-ils
travailler ensemble à l'avènement de la justice et de plus de sécurité? La
résistance active et non violente au mal, connue sous le nom de Satyagraha, qui s'attaque à la racine du problème
d'une manière qui permet à chacun de participer, a été la marque de la lutte
gandhienne pour l'indépendance de l'Inde, comme elle a été celle du mouvement
américain en faveur des droits civils et celle du combat anti-apartheid en
Afrique du Sud. La fabrication du sel, des vêtements, le refus de la
ségrégation dans les cantines et les bus ont été des actions quotidiennes qui
ont mobilisé des millions de gens. La lutte de Gandhi en Inde
trouve une partie de son inspiration dans l'histoire américaine, dans les
actions de Henry David Thoreau au milieu du dix-neuvième siècle en résistance
à une guerre injuste et à l'esclavage. La lutte pour les droits civils
conduite par Martin Luther King, inspirée en partie de l'exemple de Gandhi,
était une résistance non violente à l'injustice de retour aux Etats-Unis.
Cette riche histoire pourrait peut-être nous fournir la source d'inspiration
dont nous avons besoin en ces jours tristes et sombres, pour trouver des
moyens de résister à la fois à la violence des armes de destruction massive,
et à l'injustice et à l'exploitation qui sont devenues les caractéristiques de
la société mondiale. Plus de cinq cent millions d'enfants ont péri depuis
la deuxième Guerre mondiale d'une mort inutile à cause de la famine, du
manque d'eau potable et du manque de soins sanitaires les plus élémentaires.
Dans le même temps, les 400 personnes les plus riches du monde contrôlent des
richesses plus importantes que celles des deux milliards les plus pauvres. La
persistance de telles inégalités nécessite un vaste mécanisme mondial de
répression qui a conduit à de nombreuses luttes courageuses en faveur de la
justice, mais a également nourri le désespoir, la colère et la haine. Le 2 octobre est l'anniversaire
de Gandhi. Il est possible d'en faire un jour au cours duquel nous pourrions
tous réfléchir à ce que nous pourrions faire individuellement, dans notre
communauté locale et au niveau mondial pour résister au militarisme et à la
violence, qu'ils proviennent de groupes non-étatiques ou des Etats, et pour
aider à plus de sécurité, de paix et de justice. Par exemple, une manière que
pourraient utiliser ceux d'entre nous qui vivent en Occident et consomment
plus que leur part de combustibles fossiles pour résister aux politiques
pétrolières cyniques et militaristes, serait de réduire autant que possible
notre consommation de pétrole. Une réduction de 25 pour cent de la
consommation de pétrole dans les pays riches équivaudrait à environ 10
millions de barils par jour - plus que la production de l'Arabie Saoudite,
qui est le plus grand exportateur mondial. Cela pourrait changer le visage de
la politique du pétrole. Même si nous ne pouvons pas complètement éliminer
l'utilisation du pétrole à court et moyen terme - cela provoquerait une
immense dislocation économique et des souffrances - une importante réduction
volontaire de la consommation de pétrole ainsi que des politiques
intelligentes ayant le même but pourraient aider à montrer la voie vers plus
d'équité, de sécurité et de bon sens écologique. Le pétrole étant l'objectif
primordial qui leur est fixé, les soldats qui seront peut-être envoyés pour
combattre dans les déserts de sable, ou ceux qui y sont déjà pourraient ainsi
eux aussi pousser un soupir de soulagement. (Pour une analyse de la politique énergétique proposée
par l'administration Bush [en angalis]et les recommandations de l'IEER en matière de
politique énergétique[en angalis], voir Science for Democratic Action, vol. 9 numéro 4, août 2001, et
très prochainement sa version française, Energie et Sécurité n°18, qui sera
publiée et mise en ligne sur le site de l'IEER). Une autre idée qui a été mise
en avant serait d'envoyer de la nourriture aux villages d'Afghanistan au lieu
de bombes. Cet acte d'amour pourrait engendrer une coopération venant du cœur
qui à son tour pourrait augmenter les chances d'aboutir à un procès plutôt
qu'à une escalade de cycles de violence. La rhétorique officielle de
Washington laisse penser qu'il est improbable que le gouvernement américain
veuille, dans l'immédiat, entreprendre des actions amicales vis-à-vis du
peuple d'Afghanistan - il semblerait même que ce soit l'inverse. C'est un défi majeur de savoir
comment une diplomatie directe de peuple à peuple pourrait être conduite de
par le monde en direction de la paix, à un moment où le discours de guerre
est, pour le moins qu'on puisse dire, des plus assourdissants. Mais Nelson
Mandela, l'African National Congress (ANC) et le peuple d'Afrique du Sud,
rejoints par des gens du monde entier, ont utilisé Gandhi comme source
d'inspiration pour se débarrasser de l'apartheid en Afrique du Sud. Nous
avons maintenant besoin d'une lutte plus vaste qui s'alimenterait aux mêmes
racines pour se débarrasser d'un apartheid mondial. Il faudra que des organisations
et des gens de bonne volonté de par le monde coopèrent pour relever ce défi.
Nous pourrions commencer en ce 2 octobre en nous réunissant dans nos
communautés en souvenir de ceux qui sont morts dans un désastre mondial
commun et pour réfléchir à ce que nous pourrions faire au-delà des frontières
pour rendre compte de la nature internationale de la tragédie et empêcher sa
répétition. Lors de rassemblements partout dans le monde à cette date, nous
pourrions nous réunir pour penser aux questions de justice et trouver une
voie pour échapper à l'apartheid mondial, à la violence et au militarisme
mondiaux, qu'ils soient le fait des Etats ou de groupes terroristes, et pour
aller vers une démocratie, une justice, une équité et une amitié mondiales. |
La pensée que expriment Gandhi et Luter King nous fait réfléchir sur la
violence et nous fait comprendre que par la violence on ne fait pas de justice.
Seulement si on a l’intention on peut découvrir la vérité. Mais pour
combattre la violence et rechercher le jour de la vérité, il faut avoir l’intention
de la poursuivre.
Andrea Freddiani
Ce texte a été écrit par Martin Luther King Jr., il parle de l'attaque du 11 septembre.
Cet acte terroriste a détruit les deux
symboles les plus importants que New York avec des nombreuses victimes et il a
touché les cœurs de beaucoup de personnes.
Depuis ce jour terrible, dans chacun de nous il y a
la peur qu’il éclate un nouveau conflit.
La guerre est la forme la plus terrible de la
manifestation de la violence.
Martin Luther King Jr.
dans ce texte met en relief sa pensée pacifiste; il nous parle de la violence
et de combien elle est inutile. Il nous incite à comprendre que la seule
manière pour l'éliminer est de la prévenir.
Nous tous nous vivons à ce jour dans un climat
général de violence, et à mon avis la cause profonde et vraie de ce désarroi
général est la crise des valeurs spirituelles, et morales . Selon moi, on doit faire un choix, dans la
vie et redécouvrir la valeur des sentiments sûrs et des principes sûrs qui
doivent être réalisés concrètement.
Seulement de cette façon on peut avoir l'espoir que
la violence est gagnée par l'amour, et le mal par le bien.
Francesca Funghi
Selon moi le
pensée de Martin Luther King est un message important parce que il est contre
la violence. En effet Martin L. K. dit que par la violence ne se résoud rien au contraire elle fait rester les choses comme
elles étaient.
Martin L. K. dans
la dernière phrase dit que la violence ne chasse rien mais seulement la vérité résoud les problèmes.
Mahatma Gandhi
par cette phrase voulait dire que la violence ruine le monde entier. Gandhi a
trouvé un substitut efficace à la violence :
Marco Procenesi
Les attentats
terroristes du 11 septembre sont plus qu’une attaque des symboles du pouvoir
militaire et financier des Etats-Unis.
Il s’agit d’un
meurtre de masse de gens qui venaient du monde entier.
Ces paroles
écrites par M. Luther King Jr et Mahatma Gandhi
parlent de la résistence non violente au mal, que
pour Gandhi prend le nom de Satyagraha.
La lutte pour les
droits civils conduite par le père de M.Luther King Jr.
Peut aussi être aujourd’hui un message pour tous les peuples contre le
militarisme et la violence.
Chiara Fiorani
Les deux
réflexions sont de petits paragraphes profonds qui m’ont induit à réfléchir.
Le premier m’a
frappé beaucoup, parce malgré les périodes courtes il est profond.
La violence est
le thème principal de la réflexion, mais la partie qui m’a le plus pris est la
fin où l’on dit que ce n’est pas l’obscurité qui peut chasser l’obscurité, mais
seulement la lumière le peut. Selon moi cette lumière est la paix, alors que
l’obscurité est la guerre.
On peut donc
affirmer que la violence ne peut pas chasser la guerre mais seulement la paix
et la fraternité le peuvent.
Ce message a été
lancé lors des événements du onze septembre, mais il doit toujours être pris en
considération.
Pour ce qui
concerne la réflexion de Gandhi, le thème principal est
Ces mots donnent
une sensation de grande tranquillité. Mais ce qui m’est resté le plus gravé dans l’esprit est la
première partie, où il lance un message a l’humanité invitant tout le monde à
ne plus faire de guerres, sinon le monde tombera dans l’obscurité du conflit
sans voir la grande lumière de la paix.
Enfin je peux
seulement dire que la guerre n’est pas juste et ne fait que arracher des vies à
cette lumière que nous tous nous
désirons qu’elle nous éclaircisse.
Sabrina Crociani